Est-ce ainsi que les femmes rêvent? en duo avec Martine Bartholini
Bateau-Lavoir, Paris, 16/11/2016 - 30/11/2016
Martine Bartholini et Isabelle Terrisse présenteront, du 16 au 29 novembre au Bateau lavoir, des œuvres en trois dimensions qu’apparente la rencontre en court circuit, l’interpénétration, d’identités foncièrement étrangères. Mais les deux artistes ne privilégient pas les mêmes champs.
Chez Isabelle Terrisse, souvent, la violence s’intrique avec la douceur, la pesanteur de la matière avec la fragilité, la froideur du matériau avec la chaleur humaine, la menace du temps avec la palpitation du moment. Il y a des métamorphoses – ainsi, ces douilles de balles qui, en se juxtaposant font apparaître un rayon de miel – et il y aussi des unions paradoxales - ainsi, entre la pesanteur d’une lourde masse en forme de fœtus et la fragilité de verre sur laquelle elle repose.
Chez Martine Bartholini, cela se passe plutôt entre le haut et le bas, le ciel et la terre, le spirituel et le viscéral. Lequel existe ici dans toute la force de sa crudité. Et dans un siècle très chrétien, la femme de cette audace n’aurait sans doute pas échappée aux supplices de l’Inquisition, avec sa robe de mariée née d’une métamorphose de boyaux de porcs, sa chimère composée d’hosties ou avec ses multiples compositions dans lesquelles les hosties s’unissent à des mues de serpent.
Les œuvres que l’on découvrira, orientées par le désir de mettre en court circuit des dualités foncièrement étrangères, se situent dans une mouvance où il n’est pas rare aujourd’hui de rencontrer le mépris du beau. Mais elles sont belles et par là, oserai je dire, sont aussi pour demain.
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— Claude-Luca Georges